28 Juil DANI GINESTA
Dani Ginesta
Dani Ginesta est guide de haute montagne depuis 14 ans. Il passe sa vie dans les montagnes de la Principauté durant toute l’année. Son amour et son respect pour la nature l’ont amené à devenir le professionnel qu’il est aujourd’hui ; une personne passionnée par ce qu’elle fait et capable de le transmettre à ceux qui l’accompagnent. Nous parlons avec lui d’Andorre et du travail qu’il fait.
Vous êtes accompagnateur en montagne diplômé depuis 14 ans. Comment avez-vous débuté dans ce métier ?
Ma vie professionnelle auparavant n’avait rien à voir avec ce que je fais actuellement. J’ai fait des études de commerce, mes parents avaient des magasins en Andorre et j’ai travaillé dans l’entreprise familiale. Mais quand j’ai commencé à travailler, j’ai réalisé que ce n’était pas ce je souhaitais faire. Quand je le pouvais, je courais vers les montagnes et c’est d’en haut des cimes que j’ai réalisé où je voulais aller. A cette époque, je pouvais devenir un guide de montagne professionel. En Andorre nous avons la chance d’avoir une école des métiers de la montagne (Efpem) avec de très bons professionnels qui ont éveillé mon envie d’être guide. D’ailleurs, depuis quelques années, je collabore avec cette école dans des formations toujours liées à la montagne.
Que représente vivre de sa passion, en faire un métier ?
C’était un coup de chance car il y a des années, je ne l’aurais jamais imaginé. Je le fais depuis 14 ans maintenant et j’ai l’impression d’avoir commencé hier.
Quel souvenir gardez-vous de votre première expérience en montagne ?
Je m’en souviens clairement. Lorsque vous terminez la formation d’un guide accompagnateur, vous devez faire quelques jours de tutorat avec un guide diplômé. C’est précisément avec ce tuteur de l’époque que je travaille encore aujourd’hui. Je me souviens aussi d’un voyage au début de ma carrière avec des clients japonais qui ont beaucoup marqué mon expérience à cause de notre amour de la montagne et de la belle aventure des 5 jours et 4 nuits passés dans les montagnes du Pallars (Catalogne, Espagne).
Quelle est votre profession ?
La fonction principale du guide de montagne est d’accompagner les personnes en montagne en toute sécurité, mais aussi, et surtout de transmettre des valeurs de respect de l’environnement. C’est une sensibilité que pas tout le monde a. La profession offre un large éventail d’activités et s’adresse à de nombreux profils de clients qui font que chaque jour est différent du précédent et nous sommes mis souvent à l’épreuve.
En plus d’être guide de montagne, vous êtes également accompagnateur en ski de montagne, randonnée, via ferrata, raquettes et ski de fond. Comment combinez-vous toutes ces compétences ?
Chaque mois de l’année conditionne les activités. En hiver, ma saison préférée de l’année, le ski alpin prédomine. Puis arrive la saison des randonnées au printemps ou en été avec une flore luxuriante et une faune sauvage que l’on aperçoit souvent, des expéditions de via ferrata (escalade) avec les plus jeunes, etc…
Chaque saison est intéressante et vous apporte des expériences différentes.
Comment évaluez-vous ces années de carrière ?
Au début, je ne savais pas combien de temps cela durerait, ni même si cela pouvait être un métier d’avenir, et au fil des années, je me suis rendu compte que c’était le cas. Aujourd’hui, j’ai la chance d’être très motivé dans tout ce que j’entreprends. J’ai aussi la chance de partager souvent des séjours à la montagne avec des clients qui sont aussi devenus petit à petit des amis avec qui je peux continuer à passer du bon temps.
Comment la profession a-t-elle évolué au fil des années en Principauté ?
Je pense que de façon très positive. L’évolution du tourisme en général, et plus particulièrement dans notre pays, a fait que les gens se sont rapprochés de plus en plus de la nature et donc de la montagne. La montagne devient un moyen de se reconnecter et de s’évader d’une vie et d’une routine souvent écrasante… En Andorre nous recevons beaucoup de tourisme et petit à petit les gens font de plus en plus confiance au service d’un guide pour améliorer l’expérience vécue.
Pensez-vous que des aspects peuvent être améliorés à cet égard ?
Je pense que la clé de l’amélioration de notre profession est que nous sommes TOUS conscients de l’importance de préserver l’environnement. Si nous perdons l’authenticité de nos montagnes et de notre histoire de pays montagnard, nous perdrons tôt ou tard ce touriste qui cherche des expériences simples mais entouré de cette nature préservée qui nous apporte tant. Nous voulons que notre pays soit considéré comme une réserve de biosphère, n’est-ce pas ? Eh bien, souhaitons que cela soit le cas, et qu’Andorre devra donc accepter et respecter certaines règles du jeu.
Donnez-nous trois conseils à garder à l’esprit lorsque vous partez à la montagne ?
Tout d’abord, tout savoir sur l’itinéraire, la météo et adapter le matériel à ce que l’on veut faire. Deuxièmement, s’accompagner d’un ami avec qui on aimerait partager l’expérience. Enfin, profiter de l’expérience et se faire plaisir, car c’est ainsi que nous sensibiliserons chacun à l’importance de la préservation de la nature.
Comment se passe la saison estivale ?
Elle a très bien commencé. Les gens viennent très motivés et heureux, désireux de tourner la page et de faire une pause dans ces temps agités que nous vivons actuellement.
Je suis optimiste !!